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La crise des bureaux vides : le dilemme des entreprises flexibles

Spencer Pitts

Adoption d’un modèle hybride : les entreprises seraient-elles en train de faire marche arrière ? L’été marque la saison du renouvellement des contrats de location et de bail pour les bureaux. Mais à l’heure du télétravail et des politiques du « work from anywhere », les entreprises ont-elles réellement intérêt à renouveler leur bail ? Les dirigeants qui doivent justifier leurs dépenses et autres frais liés à l’immobilier se retrouvent face à un dilemme, prendre le risque de perdre des talents pour qui la flexibilité est désormais essentielle, ou préserver leurs bureaux et espaces de travail physique, lieux clés de la collaboration.

Le travail flexible est-il toujours la norme ?

D’après une étude menée par Gartner, 39% des salariés seront intégrés dans un modèle hybride d’ici la fin de l’année 2023 et près d’un salarié sur dix sera en « full remote ». Malgré ce constat, de nombreux dirigeants comme ceux de Twitter, Starbucks ou Amazon sont revenus sur les décisions prises et ont ré imposés des règles strictes de retour au bureau. Cependant, les employés qui ont fait l'expérience du travail hybride ne sont pas prêts à faire marche arrière. Pour les nouveaux talents, sur un même poste, à salaire et avantages similaires, l’entreprise la plus attractive sera désormais l’entreprise la plus flexible.

D’après une récente étude, une entreprise sur dix dans la région EMEA a décidé de fermer ses locaux, et plus de la moitié ont réduit leur espace de travail.

Cependant, les dernières données montrent que les politiques de travail flexible ont un impact négatif sur la capacité d'une entreprise à innover avec succès. La course à l'innovation plaiderait alors en faveur du renouvellement des baux immobiliers : près de deux tiers des personnes interrogées déclarent faire preuve de plus d’innovation et d’efficacité lorsqu’ils se trouvent dans les locaux physiques de leur employeur.

Toutefois, il serait simpliste de considérer le travail flexible comme un frein à l'innovation : toujours selon l’étude, une écrasante majorité de la main-d'œuvre de la région EMEA (81 %) se dit plus satisfaite de son travail si elle peut travailler depuis n'importe quel endroit. En effet, les politiques de travail « work from anywhere » lancées post-pandémie ont eu des effets positifs dans tous les domaines : la moitié des pays de la région EMEA ont constaté une amélioration de l’implication de leurs collaborateurs.

Selon le Future Forum, plus d'un tiers des travailleurs au Royaume-Uni, en France et en Allemagne sont de retour au bureau à temps plein, mais plus de la moitié d'entre eux n'y sont pas de leur plein gré, et déclarent qu'ils préféreraient plus de flexibilité.

La question est donc de savoir comment équiper et permettre aux organisations de parvenir à trouver le bon équilibre. L'accélération de l'accès sécurisé aux informations de l'entreprise pour tous les employés, où qu'ils se trouvent, sera déterminante pour favoriser la créativité numérique. L'innovation et la productivité n'ont pas à pâtir de l'absence des employés au bureau. Travailler depuis n'importe où fait désormais partie intégrante de l'ADN des entreprises dont les investissements doivent être repensés. L’essentiel n’étant plus d’investir dans des locaux physiques mais dans des espaces de travail numérique, favorable à la collaboration à distance.

Spencer Pitts, Digital Workspace Chief Technologist, VMware