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Stratégie cloud : les entreprises françaises face aux défis de la souveraineté numérique et de l’impact environnemental

De gauche à droite : Thierry Isckia, Caroline Comet-Fraigneau, Jean-Mathieu Tilquin et Marc Dollois

VMware et son partenaire OVHcloud se sont penchés sur le thème : « Souveraineté numérique : les entreprises françaises doivent-elles revoir leur copie en matière de stratégie cloud ? ». Un débat qui s’inscrit plus que jamais au cœur de l’actualité, à l’heure où Bruno Le Maire a communiqué des avancées importantes pour la disponibilité d’offres Cloud de confiance. Annoncées le 6 avril, ces dernières seront notamment matérialisées par le développement de solutions bureautiques collaboratives de confiance et par une facilitation d’accès à la qualification SecNumCloud de l’ANSSI pour les PME et startups françaises éditrices de logiciels SaaS.

Et pour discuter du sujet, Marc Dollois, Directeur Général de VMware France a convié autour de la table Caroline Comet-Fraigneau, VP France & Benelux & Africa & Middle-East chez OVHcloud, Jean-Matthieu Tilquin, COO de ChapsVision, groupe qui a tiré parti du partenariat entre OVHcloud et VMware, ainsi que Thierry Isckia, Professeur de stratégie à l’Institut Mines-Télécom Business School. Retour sur les temps forts qui ont jalonné la conversation.

En préambule, Marc Dollois a tenu à poser les bases du thème de la discussion pour rappeler que, bien que l’appellation « cloud souverain » ne date pas d’hier, la nouvelle donne à prendre en compte aujourd’hui par les entreprises sont les données mises dans le cloud public. « Depuis la pandémie, la cloudification des entreprises s’est accélérée, et beaucoup d’entre elles ont misé sur le cloud public, quitte à parfois y placer des données confidentielles pour développer de nouveaux services numériques », explique-t-il. « Selon une étude menée par IDC pour VMware, 50% des entreprises européennes déclarent avoir des données secrètes ou confidentielles dans le cloud public. Le sujet qui nous préoccupe donc aujourd’hui est la souveraineté des données, car, à l’heure où les entreprises deviennent data-driven, la donnée est plus que jamais au cœur du dispositif économique, sociétal, organisationnel et étatique ». ajoute-t-il.

Après cette introduction, la première partie du débat a questionné les enjeux des organisations françaises, à l’heure où la souveraineté numérique a dépassé la sphère technologique et économique. En effet, alors qu’il y a encore dix ans, le cloud était avant tout en France un sujet technologique, voire d’arbitrage économique qui se posait aux DSI et aux directions métiers, il est devenu peu à peu un sujet politique, en témoignent notamment les travaux du comité stratégique de filière “Numérique de confiance” initié par le gouvernement en septembre 2022. Impliqué dans les travaux du comité, Jean-Matthieu Tilquin, corrobore cet avis : « Le numérique de confiance est effectivement un sujet politique. Pour que la France pèse sur ce sujet, elle a besoin d'un cloud de confiance autour de la donnée, d'autonomie stratégique pour les traiter et les manipuler, de transparence s'il n'est pas souverain, sachant qu'il ne peut pas y avoir de confiance sans éthique ».

Mais, au-delà de la volonté politique, force est de constater sur le terrain que la généralisation du multi-cloud engendre une difficulté supplémentaire pour les entreprises. Face à la nouvelle complexité de ces environnements multicloud, sont-elles armées pour gérer les impératifs de souveraineté et de sécurité sans nuire à leur course à l’innovation ? Dans ce deuxième pan du débat, Caroline Comet-Fraigneau estime que : « Le sujet pour les entreprises porte aujourd’hui sur le partage de la donnée. Et tant qu’il n’y a pas un espace de confiance où partager cette donnée, nous nous privons d’une capacité d’innovation collective».« Grâce à notre partenariat,  nous proposons avec VMware une offre de confiance et souveraine qui bénéficie du label SecNumCloud. VMware fournit le socle logiciel quand chez OVHcloud, nous avons l’espace pour recevoir ces données et mettre en place des initiatives techniques comme par exemple construire nos propres serveurs » poursuit-elle.

Enfin, le troisième temps du débat s’est ouvert sur les prochaines étapes de la cloudification de l’économie française et sur la façon dont les entreprises peuvent à la fois concilier nécessité d’innover et nouveaux impératifs écologiques. Selon Thierry Isckia, « notre pays a un grand chantier devant lui sur le sujet et de nombreux challenges à adresser mais la volonté de l’Etat et des entreprises est présente donc je reste confiant quant à la création d’un véritable écosystème souverain qui fédère l’ensemble des parties prenantes autour de leurs enjeux de compétitivité et de leurs défis environnementaux ». Un point de vue partagé par Caroline Comet-Fraigneau : « Faisons confiance à l’écosystème européen pour proposer des solutions d’avenir à la fois protectrices des données, créatrices d’emploi et conformes à nos valeurs éthiques et environnementales ».

Un débat riche en enseignements, qui montre que, même si le chemin sera long, l’Europe a plus d’une carte à jouer sur le marché du cloud et que le cloud souverain est un catalyseur d’innovation, bien plus qu’une contrainte pour les entreprises.